Quand nous allons au restaurant, nous trouvons à la carte plusieurs entrées et divers plats. Il ne viendrait à (presque) aucun restaurateur l’idée de ne proposer qu’un seul choix d’entrée et qu’une seule option de plat. Et ce, pour une raison assez évidente : les clients sont différents et ils ont par conséquent des envies et des besoins différents !

Pourquoi en irait-il différemment dans le domaine de la parentalité ? Pourquoi voulons-nous croire qu’il n’y aurait qu’une seule « bonne » manière d’élever un enfant ? Qu’il y aurait une recette qui fonctionnerait à tous les coups ? Même la meilleure recette du monde ne convient pas à tous les palais et il en va exactement de même pour les enfants.

Les enfants sont différents, leurs besoins sont différents. Certains ont besoin qu’on rappelle sans cesse le cadre, d’autres non. Certains ont besoin de beaucoup de câlins, d’autres non. Certains ont besoin de beaucoup de bienveillance et d’autres de beaucoup de fermeté.

Les parents qui ont plusieurs enfants en font d’ailleurs régulièrement l’expérience : ce qui a très bien fonctionné avec l’aîné ne fonctionne pas nécessairement — voire pas du tout — avec le cadet.

En réalité, il n’y a aucune recette qui garantirait à tous les coups un bon développement de l’enfant. Et pour cause : premièrement, il n’existe aucune pratique parentale qui convienne à tous les enfants. Et c’est logique puisque les enfants diffèrent dans leur tempérament et dans les besoins qui en découlent. Deuxièmement, une pratique donnée peut ne pas avoir les effets (positifs ou négatifs) recherchés parce que d’autres facteurs sont en jeu… on oublie qu’on a pas le plein pouvoir sur le comportement des enfants. Les pratiques parentales n’expliquent en réalité qu’une partie du développement de l’enfant…. ! Bien d’autres facteurs (gènes, pairs, professeurs, grands-parents, voisins,…) vont également influencer le développement de l’enfant.

Evitons de penser qu’il existe une bonne manière d’élever les enfants et qu’on devrait nécessairement s’y plier sous peine d’être un mauvais parent. Evitons de penser que si notre enfant présente des difficultés (scolaires, émotionnelles, comportementales), c’est en grande partie de notre faute. Parfois c’est vrai, mais souvent c’est faux. En tant que parent, nous ne contrôlons pas tout… Et c’est très bien ainsi… Car cela permet aussi à nos enfants de tracer leur propre chemin, de se différencier de ce que nous avions imaginé ou prévu pour eux… de devenir des êtres uniques, singuliers, qui nous mettront à l’épreuve mais nous enrichirons aussi de leurs différences…