Différents bouleversements récents ont augmenté la pression qui pèse sur les parents du 21ème siècle et l’invention des réseaux sociaux est l’un deux.

Les réseaux sociaux exercent une pression sur les parents de trois manières différentes et complémentaires.

  • La première, c’est que chacun poste essentiellement le meilleur de sa parentalité sur les réseaux sociaux… et oublie que les autres font de même. Ainsi, il ne viendrait à l’idée de personne de poster sur les réseaux sociaux des vidéos de son enfant se roulant en boule de colère dans un supermarché, de ses enfants hurlant en se disputant la télécommande de la télévision, de son adolescent en pleine crise de reproches sur tout ce que vous avez raté, des gâteaux d’anniversaire que vous avez brûlés…  Nous vivons tous des moments compliqués comme ceux-là. Mais nous ne les postons pas sur les réseaux sociaux. Ceux que nous postons au contraire, ce sont les moments où nos enfants et notre famille sont à leur avantage: ceux où nous sommes beaux, souriants, faisant une activité sympa ou qui sort de l’ordinaire, donnant l’image d’une famille parfaitement heureuse.

=> Les réseaux sociaux mettent ainsi la pression parce que chacun oublie que ce n’est pas la vraie vie des autres qui s’étale sur internet, mais ce que chacun choisit de montrer pour être le plus à son avantage. Nous faisons de même… mais nous l’oublions lorsque nous « scrolons » les fils d’actualité.

  • La seconde source de pression provenant des réseaux sociaux provient des commentaires, des jugements que nous pouvons y lire. Bien sûr, les jugements ont toujours existé. Mais la médisance et les jugements s’affichent de manière beaucoup plus ouverte sur les réseaux sociaux. De manière particulièrement pernicieuse, ils ne mettent pas seulement la pression sur les personnes jugées. Ils augmentent la pression sur tout le monde car chacun craint d’être jugé s’il faillit. On se met la pression pour éviter d’être jugé.
  • La troisième source de pression exercée par les réseaux sociaux, est liée aux standards que certains groupes ou pages véhiculent. Même si elles partent d’une très bonne intention, beaucoup de pages contribuent à mettre la pression aux parents. C’est le cas chaque fois qu’elles véhiculent l’idée qu’il ne suffit plus d’être un parent suffisamment bon, mais qu’il faut être une super maman, un super papa. Ces pages sont souvent illustrées de photos de superhéros, de parents souriant en changeant une couche, de parents pimpants au chevet de leur enfant malade, etc. Elles illustrent bien l’implicite véhiculé : un parent doit être au top, pleinement impliqué et pleinement épanoui en tant que parent dans toutes les circonstances. C’est naturellement impossible. Ces pages ne disent en réalité pas le contraire, mais elles mettent involontairement la pression sur les parents en rehaussant les standards.

Dans ce contexte, il est essentiel de pouvoir prendre de la distance par rapport à ce qu’on voit et lit sur ces réseaux sociaux. Et surtout, se (re)faire confiance en tant que parent.