Le burnout parental peut affecter n’importe qui. C’est un syndrome qui survient lorsque les parents font face aux exigences de la parentalité. Cette condition affecte généralement les parents qui sont continuellement exposés à des situations qui augmentent leur niveau de stress parental, et qui manquent de ressources pour compenser les effets du stress.

Bien que de nombreux parents soient touchés par ce problème, les mamans s’épuisent plus souvent que les pères (parmi les parents épuisés, il y a 2 mères pour 1 père). En effet, elles sont plus exposées au stress parental car ce sont elles qui prennent en charge 70% de la charge liée aux soins et à l’éducation des enfants alors qu’elles ont souvent une vie professionnelle par ailleurs. De plus, elle font face à un manque de soutien car beaucoup pensent que les soins et l’éducation des enfants sont pour elles des tâches naturelles et peu coûteuses. Peu de femmes ont le sentiment d’avoir des partenaires sur qui s’appuyer et d’être soutenues émotionnellement et concrètement tout au long de leur parcours parental. Ceci étant dit, les hommes peuvent aussi souffrir de burnout parental.

Les symptômes peuvent apparaître lorsque le parent perd l’épanouissement dans le rôle parental. Si le parent présente l’un des symptômes suivants ou une combinaison de ceux-ci, il lui est conseillé de consulter un professionnel formé à cette problématique :

Un sentiment d’être constamment épuisé par les responsabilités de parent et de ne plus pouvoir les assumer

Sentiment d’être éloigné de vos enfants, agissant en pilote automatique ou comme un robot

Disparition de l’intérêt pour les choses liées à la parentalité, sentiment de saturation, perte de l’épanouissement parental,

Perte de plaisir à être avec les enfants alors que le parent les aime,

Colère sur les enfants pour avoir agi de manière inappropriée, dans des situations qui n’auraient pas eu cette incidence auparavant,

Perte d’intérêt lorsque vos enfants se mettent en danger, alors que le parent aurait été inquiet avant.

Notez qu’il est tout à fait naturel de ressentir l’un ou l’autre de ces symptômes dans certaines situations et à certains moments. Cependant, si ces symptômes sont ressentis de manière fréquente (par exemple chaque jour) et intense (ils vous empêchent de bien fonctionner en tant que parent), il est vivement conseillé de demander l’aide d’un professionnel formé. Il est très important de s’assurer que cette situation ne se détériore pas au risque pour le parent de souffrir de problèmes de santé mentale ou physique plus graves pouvant découler du burnout.

QUEL FAIRE ?

Une première chose utile à faire est une évaluation approfondie pour découvrir les facteurs qui déclenchent le sentiment d’être épuisé, distant et saturé en tant que parent. Bien qu’un facteur puisse être plus important que les autres (par exemple avoir un enfant avec des besoins spécifiques ou être très perfectionniste dans sa parentalité), un facteur n’est jamais suffisant pour provoquer le burnout parental. Il s’agit toujours d’une combinaison de plusieurs facteurs qui s’accumulent et qui ont pour effet d’augmenter le stress parental de manière significative (par exemple, manque de capacités de gestion du stress ; manque de temps pour soi, peu de disponibilité du conjoint, adolescent difficile…). Ainsi, la parentalité peut être représentée comme une balance avec d’un côté des facteurs qui augmentent le stress et de l’autre côté, des facteurs qui diminuent le stress (des ressources pour faire face au stress). C’est lorsque la balance penche du mauvais côté pendant trop longtemps, que le burnout parental peut survenir.

Ce qui est dans la balance est différent pour chaque parent. On dit que « chaque burnout a son histoire ». Mais le point commun entre tous les parents souffrant de burnout parental, c’est ce déséquilibre chronique entre les stresseurs et les ressources.

Après avoir identifié ce qu’il y a dans la balance parentale, on tente soit d’éliminer certains facteurs de stress (s’il n’est pas possible d’éliminer le plus gros facteur de stress, on envisage de supprimer plusieurs facteurs de stress plus petits) afin que le niveau de stress diminue. On commence par travailler sur les facteurs de stress les plus malléables ou contrôlables, puis on cherche progressivement des moyens plus complexes de réduire le stress parental.

En plus de supprimer les facteurs de stress, une autre méthode consiste à ajouter des ressources dans la balance parentale.  Le parent peut par exemple se détendre en utilisant diverses techniques de relaxation ou en faisant des exercices de respiration profonde. S’il n’aime pas, la méditation, est aussi une option. Si le parent déteste l’idée de détente ou de médiation, sortir se promener est une autre piste. En fait, tout ce qui aide le corps et l’esprit à se détendre est bon. Lorsqu’elles sont effectuées le soir, ces actions peuvent également aider à détendre l’esprit et le corps afin qu’il puisse se préparer au sommeil. De plus, prendre le temps de faire quelque chose que le parent aime peut l’aider à améliorer son humeur. Et, peut-être que la mesure la plus importante est d’obtenir le soutien des amis et des membres de la famille pour souffler et prendre du temps pour soi (par exemple, aller au cinéma, au restaurant, ou simplement vous réunir pour une promenade ou du shopping…).

Si ces techniques ne fonctionnent pas et que le burnout s’aggrave, il est souhaitable de prendre rendez-vous avec un professionnel formé. Le professionnel saura prodiguer des conseils et aider à traverser cette période difficile. Il peut en effet être utile de travailler sur des questions plus profondes telles que les standards en tant que parent (peut-être trop élevés ou irréalistes), la capacité à faire face à la pression des réseaux sociaux ou d’autres parents, les pratiques parentales, la relation ou la communication avec le coparent, ou les raisons pour lesquelles le parent ne peut pas demander de l’aide ou l’obtenir lorsqu’il la demande. Le traitement du burnout parental est toujours adapté à la situation particulière de chaque parent.